Quelles sont les règles de la finance islamique ?

La finance islamique connaît un succès particulièrement remarqué depuis quelques années. En effet, elle a témoigné d’une résilience impressionnante durant la crise de 2008, provoquant l’intérêt du globe pour cette branche vertueuse de la finance qui fait le bonheur de milliards de musulmans dans le monde. Ces résultats sont obtenus grâce aux règles de la finance islamique, qui constituent le coeur et les poumons de ce secteur.

Qu’est-ce que la finance islamique ?

La finance islamique peut se définir comme l’ensemble des acteurs, produits et transactions financières conformes aux principes de la religion musulmane, dictés par les textes sacrés du Qur’an et des enseignements de la vie du Prophète Muhammad ﷺ.

Sur quelles règles repose la finance islamique ?

Les règles de la finance islamique sont au nombre de 5, 3 interdictions et 2 obligations :

• Interdiction de l’intérêt usuaire, également appelé riba, que ce soit son paiement, sa perception ou son autorisation. L’argent consistant seulement à rémunérer un temps passé n’est nullement considéré comme une forme de travail ou de risque. Ainsi, l’investisseur musulman se doit d’éviter ces circuits à intérêts à tout prix.
• Les formes de spéculation excessive (gharar) et l’incertitude (mayssir) sont totalement condamnées dans la finance islamique. Ainsi, à titre d’exemple, tout produit dérivé sur le marché financier qui parie sur la baisse ou l’augmentation d’un titre est totalement prohibé.
• Investir en conformité avec la finance islamique oblige à partager les profits et les pertes entre les parties prenantes, donc à partager le risque global. Ainsi, à titre d’exemple, le livret A, les obligations et autres produits à intérêts garantis ne sont pas autorisés en islam en partie à cause de cette règle.
• Dans la finance islamique, chaque transaction doit posséder un actif réel tangible adossé, prohibant ainsi les produits financiers très liquides.
• Enfin, la finance islamique prohibe tout investissement dans les secteurs d’activité qui ne sont pas halal. Ceci exclut donc les secteurs financiers, dont l’activité se base sur de l’intérêt, mais aussi l’armement, les jeux de hasard, la pornographie, l’alcool ou le porc. (Dans le cadre d’achat d’actions en bourse, si la part d’activité illicite d’une entreprise n’excède pas 5%, il est possible d’investir selon certains savants, à condition de reverser ce pourcentage à des actions de charité et que les autres critères d’investissement soient respectés.)

Les conseils d’or pour compléter les règles de la finance islamique

Nous avons vu les règles de la finance islamique. Ces règles doivent vous servir de boussole à chaque mouvement réalisé avec votre argent ! Voyons maintenant quelques conseils pour parfaire votre lancée :

Ne thésaurisez pas, fixez-vous des objectifs !

Toutes ces règles visent à éviter la thésaurisation en islam. Cette dernière se définit par l’accumulation d’une fortune sans but précis. On trouve cette condamnation dans notre noble Qur’an :

« A ceux qui thésaurisent l’or et l’argent et ne les dépensent pas dans le sentier d’Allah, annonce un châtiment douloureux»

(Coran 9/34-35)

Ainsi, il est capital de comprendre que tout ce que nous possédons est la propriété d’Allah, et que par conséquent, nous ne possédons seulement l’usufruit temporaire. Une fois ceci en tête, il est plus aisé de se demander comment cet argent peut servir la communauté : développer des secteurs d’activité vertueux via la SCPI, soutenir les projets de frères via le financement d’entreprises, financer des infrastructures dans d’autres pays via les Sukuks, … faire fructifier son épargne et contribuer positivement à la société n’est pas antinomique, loin de là !

Ne commencez pas sans savoir analyser

Un investisseur non musulman se heurte déjà à un niveau élevé de compétences pour comprendre les investissements financiers immobiliers, même s’il est dicté par le simple rendement. Alors imaginez à quel point il est important de comprendre le monde de la finance pour un investisseur musulman qui doit vérifier tout placement avant d’investir ! Nous nous devons de comprendre les ratios financiers, s’assurer de la licéité des produits via des indicateurs simples, et comprendre ce qui est haram pour s’assurer de ce qui est halal.

Il est ainsi primordial de se former, d’une part sur sa religion, et d’autre part sur la finance et en particulier la finance islamique en lisant, écoutant et assistant à des débats sur le sujet. Alhamd الله le contenu pertinent n’est pas ce qui manque aujourd’hui !

A titre d’exemple, vous pouvez suivre les enseignements de cabinets en gestion de patrimoine islamique tels que 570easi, une équipe de frères et soeurs dévoués qui balisent la finance islamique en France depuis plus de 15 ans !

L’investissement en islam, c’est sur le long terme !

Si vous avez tout suivi jusque-là, vous avez compris que les moyens de fructifier son argent à court terme, basés sur l’intérêt, est prohibé en islam.

On dit que la patience est une vertu, elle l’est d’autant plus en Islam ! N’épargnez que ce dont vous n’avez pas besoin tout de suite. En effet, les produits financiers islamiques ne faisant pas appel à la dette, ils prennent un peu plus de temps en général avant d’être lucratifs, et que le risque de perte en capital est présent au même titre que les autres produits financiers. Ainsi, prenez surtout le temps de bien choisir vos placements, et Incha الله le profit potentiel viendra.

Diversifiez !

Un conseil très important en gestion de patrimoine est la diversification. Ne placez pas tous vos oeufs dans le même panier afin de ne pas tout perdre en cas de retournement de marché ! Un ratio plutôt connu consiste en cela :

• 60 à 70% d’immobilier (en direct ou via la SCPI)
• 20 à 30% d’actifs financiers (actions, ETF, sukuks, …)
• 5 à 10% de placements exotiques (or, matières premières, …)

Jaugez le risque à assumer en ajustant les pourcentages en fonction de votre profil/situation : un père de famille aura plus tendance à surpondérer la partie immobilière, réputée moins risquée, qu’un jeune actif qui aura surtout tendance à se diriger vers les places boursières.

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